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Un enfant doit-il savoir qu’il a été adopté ?





Introduction

C’est l’une des premières questions difficiles que doivent se poser les parents adoptifs. Une question que l’on se pose aujourd'hui, bien que cela n'ait pas toujours été le cas. Autrefois les parents ayant adopté hésitaient à dire la vérité à leur enfant, il était plus d’usage d’attendre le plus longtemps possible. Depuis, les connaissances et les recherches sur l’adoption ont évolué et le bien être psychologique de l’enfant adopté est pris en compte. Aujourd’hui, les professionnels de l’adoption recommandent de révéler l’histoire de l’adoption à un jeune âge.

Pour construire son identité, l'enfant a besoin de savoir. Quand dois-je lui annoncer ? Comment et à quel moment ? Ce sont des questions que vous vous posez surement en tant que parents adoptifs, ces quelques point pourront vous éclairer.


L’enfant adopté n’est pas “une page blanche”, il a une histoire, tout comme vous

L’enfant adopté, quel que soit son âge au moment de son adoption, sera accueilli au sein de votre famille, avec une histoire qui lui est propre. Il n’est pas une page blanche sur laquelle les parents viendraient écrire une nouvelle histoire, tout en effaçant la précédente.


On ne peut faire disparaître le passé d’une personne, même si celui-ci est inconscient. Aussi dur que peut être l’histoire de l’enfant adopté, il ne revient pas aux parents de décider ce qui est réel ou non.


Pourquoi dire à son enfant qu’il a été adopté


Bien que ce soit un sujet délicat, la réponse est sans hésiter oui. Il est nécessaire de parler de son histoire et de ses origines à son enfant.


“Chaque enfant doit très tôt, au plus tard à l’entrée à la maternelle, connaître l’histoire de sa naissance, dans quelles paroles, dans quels sentiments familiaux et individuels se sont enracinés, chez ses parents, les prémices de sa vie, c’est-à-dire comment son histoire a commencé” (Françoise Dolto)


Pour grandir un enfant a besoin, en plus de l’amour et de la sécurité de ses parents, de la sincérité. La confiance est une partie fondamentale de la relation entre un parent et son enfant, faire de l’adoption un secret peut à court ou long terme menacer la sécurité de l’enfant et cela peut entraîner un profond sentiment de trahison.

Il est important de normaliser le sujet, de cette manière l’enfant sera en mesure de l’intégrer dans son identité et se l’approprier.


Dans le cadre d’une adoption internationale, la question se pose davantage pour les enfants adoptés à l’étranger qui sont d’une race différente ou ont des caractéristiques physiques distinctives. Tôt ou tard, au cours de leur développement, beaucoup se poseront des questions sur leur origine.

Parfois les enfants qui ne se reconnaissent pas dans les traits physiques de leur famille, ont besoin d’être assuré de l’amour de leur parent.


Bien qu’il soit tentant de mentir pour protéger l’enfant de cette douleur, dire la vérité à propos de son adoption est primordial dans sa construction.





La construction de l’identité de l’enfant


L’histoire de l’enfant fait partie des éléments constitutifs de l’identité parmi d’autres. Il est important de soutenir et d’aider l’enfant à combler les parties manquantes ou à supporter les trop-pleins de son histoire. Tout individu a besoin de se bâtir sur des faits réels, et non sur un mensonge.


Sans jamais victimiser l’enfant, les parents doivent l’accompagner à son rythme et l’aider sans le forcer s’il souhaite connaître son histoire.


Le fait d’être ancré dans une famille permet à l’enfant de préciser son identité, sa place au sein du cercle familial, mais également de prendre connaissance de son histoire.


À quel moment en parler à son enfant


Les psychologues et pédopsychiatres spécialisés dans l’adoption se rapprochent du consensus suivant : le plus tôt l’enfant sait qu’il a été adopté, le mieux il se portera. Il peut être néfaste pour la santé mentale d’un enfant de découvrir que ses parents lui ont menti, caché ou induit en erreur sur son histoire pendant une longue période.


Il faut être le plus transparent possible, en adaptant son discours en fonction de l’âge et de la compréhension de l’enfant.


Il est normal et compréhensible pour un parent de se sentir mal à l’aise face à la situation. Il n’est pas nécessaire de traverser cette période seul, il existe des professionnels qui peuvent soutenir les parents en cas de difficulté. Il existe de nombreux moyens pour se faire aider : les associations de parents adoptants, les psychologues, les livres spécialisés, etc.


Comment en parler à son enfant


Les experts conviennent que les parents devraient dire à l’enfant qu’il est adopté dès le moment où ils le ramènent à la maison, mais il existe de multiples façons de partager l'histoire de l’adoption.


Il est conseillé dès le plus jeune âge, d’introduire le langage de l’adoption dans le quotidien de l’enfant avec des mots appropriés, même si l’enfant n’est pas encore en capacité de comprendre. Avec le temps, l’adoption deviendra un sujet naturel et confortable pour vous et votre enfant. Au fur et à mesure du développement de l’enfant, le vocabulaire doit être adapté à chaque stade important de sa vie, comme l’adolescence, pour que l’enfant comprenne son histoire.


“Comprendre et savoir sont deux choses différentes ! Beaucoup de parents hésitent à parler d’un secret à leur enfant parce qu’ils craignent que celui-ci ne le comprenne pas. Alors ils attendent, mais souvent le bon moment n’arrive jamais.” (S. Tisseron)


Chaque histoire d’adoption est différente et certains enfants ont vécu des conditions de vie difficiles. Lors des échanges avec votre enfant sur son passé il peut arriver que vous soyez confrontés à des inquiétudes et des peurs. Il est important d'expliquer à l’enfant le désir et les choix qui ont amené à son adoption et surtout le rassurer sur son absence de responsabilité, ne pas hésiter à lui dire “Tu n’y es pour rien”.


Pour parler de l’adoption avec votre enfant, vous pouvez utiliser différents supports : raconter son histoire à travers des livres ou des contes pour enfant. Utiliser l’écriture, des photos, des documents liés à ses origines, les choix sont multiples et peuvent s'adapter à tous.


L’adoption est une conversation de toute une vie, il n’est pas nécessaire de se hâter ou de donner en une seule fois toutes les informations, surtout si le passé de l’enfant est difficile, mais plutôt de laisser le temps à celui-ci de comprendre et d'intégrer son histoire à son rythme.


Pourquoi certains parents choisissent-ils de ne pas le dire à leur enfant ?


Dans le passé historique de l’adoption, il était courant pour les parents adoptifs de garder secret la vérité sur l’adoption de leur enfant. C’est avec les études et avancées que les mœurs ont commencé à changer .


Certains parents craignent la honte et le rejet de la part de l’enfant en apprenant qu’ils ne sont pas les parents biologiques. D’autres sont préoccupés par la stigmatisation sociale liée à l’infertilité et les raisons de l’adoption. Les raisons sont nombreuses et personnelles.


Ne pas se sentir prêt à dire la vérité à son enfant peut également signifier que les parents ont du mal à accepter l’entièreté de l’histoire de l’enfant, son passé, et l’existence et la validité d’un autre groupe de parents. Éviter une discussion peut signifier que le sujet porte une charge émotionnelle trop importante.


Conclusion


Chaque enfant adopté naît avec une histoire, une qui lui appartient de connaître et de comprendre. Priver son enfant de cette vérité, c'est lui priver d’une partie de son identité.

En tant que parent vous pouvez aider et influencer positivement la construction d'identité de votre enfant. L’adoption devrait toujours être un sujet de conversation récurrent tout au long de la vie de l’enfant.


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