Je m’appelle Sandy, j’ai 30 ans et je vis depuis maintenant deux ans à Montréal, au Canada. J’ai été adoptée en Haïti à l’âge de deux ans sous le nom de Sandy Lapaix. J’ai grandi en Normandie, d’où mes deux parents sont originaires. Mon père désirait adopter avant même d’avoir ses propres enfants biologiques, mais mes parents ont finalement eu deux enfants avant que je ne débarque en 1992 à l’aéroport de Paris-Orly.
L’adoption n’est pas un sujet que j’ai tant abordé avec ma famille. Avec mes ami.e.s non plus, je n’en parlais pas. Je racontais seulement la base de mon histoire et tout le monde trouvait ça beau.
« Je ne comprenais pas mes sentiments, ni la complexité de l’adoption. J’imagine que c’est pour cette raison que je n’en parlais pas. »
Je suppose que mes parents biologiques sont Haïtiens. Les raisons pour lesquelles ils ont eu recours à l’adoption ne sont pas vraiment connues. J’ai quelques détails dans mon dossier d’adoption qui retrace mon histoire avant mon arrivée en France. Seulement quelques informations sur ma mère y sont inscrites ; elle aurait fait la démarche de me laisser dans un orphelinat pour m’offrir une meilleure vie. Est-ce que je souhaite retrouver mes parents biologiques ? Il m’est difficile d’y répondre clairement. Je crois que ça dépend énormément des périodes que je traverse dans la vie.
Avant mes 17-18ans, je n’avais pas autant d’intérêt concernant ma famille biologique, du moins pas de manière sentimentale ou nécessaire. Puis il y a eu des voyages, ainsi que des expériences éducatives et professionnelles que j’ai réalisés à l’étranger. Ces « aventures » ont précipité mes questionnements sur mon origine biologique.
